[b]Chapitre 2 : Sexualité et compatibilité.[/b]
Si la reproduction sexuée suppose la formation de gamètes des deux
sexes, elle exige en outre la compatibilité : les gamètes mâles et
femelles doivent avoir le pouvoir de s’unir.
[b]I La différenciation sexuelle.[/b]
Elle est génotypique ; si à la méiose, une ségrégation est
responsable de la formation en nombre égal de deux catégories de
méiospores, on a alors 50% de mâles et 50% de femelles.
A contrario, s’il n’y a pas de ségrégation sexuelle méiotique, la
manifestation de la sexualité sera beaucoup plus tardive et seulement
d’ordre phénotypique. Cette différenciation s’établit sous l’influence
de facteurs internes et externes. Ces deux possibilités se rencontrent
chez les algues et chez les mycètes.
Cette présentation du déterminisme de la sexualité est simplifiée car il ne tient pas compte du phénomène de sexualité relative.
On a 4 types de gènes : masculinisant fort, masculinisant faible,
féminisant et neutre, qui sont responsables de 4 catégories de thalles :
Mâle fort, mâle faible, femelle forte, femelle faible. Si un gamète
mâle faible se comporte comme un mâle avec les gamètes femelles (forte
et faible), il peut se comporter comme un gamète femelle avec un mâle
fort.
Quand les gamètes mâles et femelles arrivent à maturité en même temps
sur un même thalle, celui-ci appartient à une espèce monoïque, ce qui
n’implique pas forcément de reproduction monoïque (autofertilité ou
autostérilité).
Si l’on a plusieurs thalles, on observe une interfertilité ou une
interstérilité selon les cas. Pour les dioïques, le voisinage d’un
thalle mâle et d’un thalle femelle mature, n’est pas suffisant pour
qu’il y ait fécondation (il y a stérilité ou fertilité).
[b]II Homothallisme et hétérothallisme.[/b]
[b]A Homothallisme.[/b]
S’il y a incompatibilité, il existe, dans une espèce homothallique des thalles génétiquement différents.
Si l’espèce est monoïque, chaque thalle est autofertile mais l’interfertilité est possible avec les autres thalles.
Si l’espèce est dioïque, il faut deux thalles différents. Dans ce cas, tous les thalles mâles et femelles sont interfertiles.
Dans le cas des homothalliques, la recombinaison génétique est, sauf
mutation, pratiquement nulle ou très faible pour les espèces monoïques.
Si, chez des monoïques, les gamétocystes des deux sexes ne parviennent
pas à maturité en même temps, l’autofertilité n’est plus que théorique,
et l’interfertilité autorise dans ce cas, une certaine recombinaison
génétique.
L’homothallisme se rencontre chez les algues et les mycètes. Toutefois les mycètes présentent plus souvent l’hétérothallisme.
[b]B L’hétérothallisme.[/b]
On a un ou deux couples d’allèles qui sont responsables de la
compatibilité et qui sont séparés pendant la méiose. Ce phénomène
entraîne l’existence de deux catégories de thalles chez les monoïques
(on parle d’hétérothallisme bipolaire)
Ces mêmes couples d’allèles entraînent l’existence de 4 catégories de
thalles chez les dioïques (on parle d’hétérothallisme tétrapolaire).
[b]1 Hétérothallisme bipolaire.[/b]
Une espèce monoïque est représentée par deux sortes de thalles. Les
uns donnent le type conjugal plus (+), les autres donnent le type
conjugal moins (-). La fécondation ne peut se faire qu’entre gamètes
complémentaires + et -. L’autostérilité est donc obligatoire.
[b]2 Hétérothallisme tétrapolaire.[/b]
Chez les dioïques, on a quatre catégories de thalles : les mâles +,
les mâles -, les femelles +, les femelles -. L’interfertilité n’est
réalisée qu’entre thalles de sexe et de type conjugaux différents. Si
l’hétérothallisme tétrapolaire donne quatre types de thalles (A1B1,
A1B2, A2B1, A2B2), on a interstérilité quand les thalles ne sont pas
entièrement complémentaires et infertilités quand ils le sont.
[i][b]La fécondation unie toujours les 4 allèles différents.[/b][/i]